Les collectivités territoriales sont actuellement nombreuses à mettre en place des cadres incitatifs en matière de transport et de logistique afin de mieux organiser et maîtriser la mobilité des marchandises. Motivées par les
S’ils sont étroitement associés à ces initiatives et à l’élaboration des plans d’actions qui en découlent, les
En matière d’accès aux centres-villes, les réglementations locales se généralisent et, si l’objectif des collectivités est bien de les harmoniser au sein d’une même agglomération/aire métropolitaine, elles se font globalement plus restrictives. Par exemple, les zones à faibles émissions, encouragées par la loi LOM (loi d'orientation sur les mobilités), vont obliger les transporteurs à accélérer le renouvellement de leurs flottes desservant les centres urbains. Dans la métropole grenobloise, l’une des plus avancées de France sur le sujet, le périmètre ZFE sera interdit aux poids lourds et aux utilitaires légers diesel dès 2025, au profit des véhicules à motorisation moins polluante (GNV, électrique, hydrogène) et des modes de livraison « doux » (vélos et vélos-cargos électriques). A partir de l’été 2019, le périmètre ZFE de la Métropole du Grand Paris sera interdit aux poids lourds construits avant 2001. Ce sera ensuite le tour des véhicules diesels immatriculés entre 2001 et 2005 et ainsi de suite jusqu’à l’élimination totale des moteurs thermiques en 2030.
Si la plupart des grands transporteurs ont intégré cette contrainte dans leur politique de gestion de flotte et si un certain nombre de collectivités accompagnent déjà les acteurs locaux en subventionnant l’acquisition de véhicules propres, ces évolutions réglementaires enchérissent quasi inévitablement la logistique du dernier kilomètre. Outre un renouvellement accéléré des flottes, elles imposent en effet aux transporteurs :
Cela signifie que les transporteurs vont devoir intégrer dans la planification de leurs tournées de livraisons :
A ces paramètres qui rendent la planification plus complexe s’ajoute la question de l’avitaillement. Le territoire français est très inégalement et surtout très insuffisamment doté en stations d’approvisionnement pour les véhicules GNV, électriques et hydrogène. Avec seulement 116 stations d’avitaillement en GNV fin 2018, la France est en très retard par rapport à l’Italie (1219 stations) et à l’Allemagne (915 stations). Concernant l’hydrogène, dont le développement est certes embryonnaire, l’Hexagone ne compte que 20 points d’approvisionnement. La situation est moins problématique pour les véhicules électriques légers car les points de recharges sont nombreux et en forte augmentation. En revanche, les poids lourds 100 % électriques, dont le nombre devrait augmenter de 20% d’ici 2030, demandent des bornes de grandes puissances qui sont loin, actuellement, de couvrir la totalité du territoire.
Un transporteur qui souhaite
Les nouvelles réglementations locales en matière de logistique du dernier kilomètre interviennent dans un contexte où les
En faisant de la livraison rapide, gratuite ou à très bas prix un argument de conquête et de fidélisation des consommateurs, les acteurs du e-commerce font peser une pression croissante sur tous les acteurs de la chaîne logistique. Les promesses de volume ne compensent pas la réduction des marges des transporteurs, et d’autant moins que le niveau d’exigence des clients finaux augmente : il faut non seulement livrer dans les 24 heures (quand ce n’est pas 2 !), mais aussi être en mesure de fournir au client des créneaux de livraison de plus en plus étroits – à sa convenance, celle-ci primant sur toute considération ou contrainte opérationnelle.
On comprend pourquoi 97 % des e-commerçants déclarent que les modèles actuels de livraison du dernier kilomètre ne sont pas durables et ne sont pas applicables partout et à grande échelle (étude Capgemini Institute, 2019). D’où le développement de solutions telles que le click-and-collect, la livraison en point relais ou en casier sécurisé, moins contraignantes et moins onéreuses que la livraison à domicile puisque le transporteur livre plusieurs colis au même endroit, et non plus un seul. Les intérêts des transporteurs rejoignent ici ceux des collectivités territoriales qui cherchent à limiter le trafic en zone urbaine dense.
La livraison à domicile des achats en ligne n’en reste pas moins ultra majoritaire et oblige plus que jamais les acteurs de la logistique du dernier kilomètre à optimiser leurs tournées et à segmenter plus finement les chargements, tout en fiabilisant leurs heures d’arrivée estimées (ETA). Seules des |
Découvrez comment La Normande économise 150 000 euros par an en optimisant ses tournées de livraison de repas