En 2016, le Huffington Post publiait l’histoire d’une livraison à domicile plutôt cocasse : le client d’une société d’e-commerce avait demandé qu’en son absence, le colis soit déposé sous le paillasson de sa porte d’entrée. Le livreur s'est conformé aux instructions : il a scrupuleusement laissé sous le paillasson un colis, dont le seul défaut était de mesurer plus d’un mètre de haut !
Si l’article ne dit pas ce qu’en a pensé le client, il rapporte en revanche que, selon un employé de FedEx, un chauffeur-livreur qui ne respecte pas les consignes d'un client s’expose, en cas de plainte de ce dernier, à une amende de 290 dollars…La consigne du client transmise au livreur | L'exécution de la consigne par le livreur |
Cette anecdote n’est qu’une illustration des multiples difficultés que rencontrent quotidiennement les livreurs à domicile, de même que tous les techniciens et autres professionnels devant
Adresses introuvables ou inexactes, code d’accès ou numéros de téléphone erronés, boites aux lettres non normalisées, étages ou numéros d’appartements non précisés, clients absents ou injoignables, immeubles inaccessibles, stationnement difficile voire impossible… Tout ceci explique en grande partie pourquoi, en première présentation, la livraison de colis à domicile connaît un taux d’échec allant de 10 % à 40 %(1).
Pour
L’
Que les particuliers soient toujours plus nombreux à acheter en ligne est une chose, mais ce qui a le plus d’impact sur la logistique, c’est qu’ils le font de plus en plus fréquemment pour des commandes dont le montant unitaire ne cesse de diminuer :
2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | Variation 2013-2017 | |
Nombre moyen d’achats en ligne par acheteur et par an | 18 | 20 | 23 | 28 | 33 | + 83 % |
Montant moyen d’une commande en ligne | 84 € | 81 € | 78 € | 70 € | 66 € | - 21 % |
Dépense annuelle moyenne par acheteur | 1 515 € | 1 625 € | 1 780 € | 1 960 € | 2 178 € | + 44 % |
Source : Fevad (Fédération e-commerce et vente à distance), Chiffres Clés 2014, 2015, 2016, 2017, 2018.
On observe en outre que la proportion d’internautes qui achètent en ligne au moins une fois par mois est passée de 58 % en 2016 à 65 % en 2017 (+ 12 %). Rien n’indique que cette tendance doive s’infléchir dans les prochaines années, d’autant moins que :
Cependant, malgré la diversification des options de récupération des commandes et leur indéniable progression, la livraison à domicile (ou sur le lieu de travail) reste la solution la plus prisée des consommateurs :
Pourcentage d’e-acheteurs ayant utilisé ce mode de livraison dans l’année | ||||||
2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | Variation 2013-2017 | |
Livraison à domicile | 80 % | 83 % | 86 % | 85 % | 88 % | + 10 % |
Livraison en point relais | 57 % | 66 % | 68 % | 85 % | 86 % | + 51 % |
Retrait en magasin | 23 % | 26 % | 25 % | 36 % | 38 % | + 65 % |
Livraison en casier/consigne | 1 % | NC | 8 % | 11 % | 12 % | + 1 200 % |
Source : Fevad (Fédération e-commerce et vente à distance), Chiffres Clés 2014, 2015, 2016, 2017, 2018.
Conséquence de ces évolutions, le nombre de colis généré par le e-commerce est passé de 450 millions en 2015 à 505 millions en 2017, soit une progression de 12 % (Fevad). En Europe, alors qu’il ne représente, selon les pays, que 5 à 10 % du commerce de détail (hors alimentaire), le e-commerce est d’ores et déjà à l’origine de 20 à 30 % du total des livraisons réalisées en ville (27 % en Île-de-France). On pourrait donc s’approcher rapidement des 36 % atteints à New York – la Poste, acteur majeur de la
Dans ce contexte, les difficultés de livraison au domicile des particuliers ont de fortes chances de s’accroître, poussant plus que jamais les collectivités territoriales à réagir et obligeant les
Les e-commerçants ont bien compris l’intérêt de développer des alternatives à la livraison à domicile : les systèmes de consigne, de retrait en point relais ou en magasin réduisent le nombre de livraisons unitaires chez les particuliers qui sont les plus coûteuses et surtout les plus exposées au risque d’échec.
Si ces alternatives facilitent le travail des livreurs, les livraisons unitaires n’en restent pas moins une part essentielle de leur activité et il est possible d’en améliorer la rentabilité en s’attaquant à deux des principales causes d’échec des livraisons à domicile :
Des solutions technologiques existent pour réduire cette deuxième cause d’échec. Il est par exemple possible de lier le destinataire à un engagement que lui-même contrôle, en lui proposant de choisir parmi des créneaux de livraison limités et surtout pré-optimisés. Cela signifie que ces plages horaires sont calculées en tenant compte des ressources disponibles (nombre de véhicules et de chauffeurs), des contraintes (horaires de travail, capacité…) et de la charge de travail globale. GEOCONCEPT met en œuvre ce type de solution pour des acteurs majeurs du e-commerce. Découvrez par exemple comment
La question de la qualité des informations se règle nécessairement en amont de la livraison. La mise en place de services d’autocomplétion et de validation d’adresses, au niveau du site e-commerce, élimine une partie du risque dans la mesure où le client ne peut que saisir une adresse connue – c’est-à-dire géocodable et, de ce fait, exploitable par les outils de calcul et d’
Si l’adresse saisie par le client n’est pas présente dans les propositions du système (parce que nouvelle, par exemple), GEOCONCEPT propose des
Autocomplétion | Déplacement d’une adresse sur une carte satellite |
S’ils approchent de près ou atteignent le « zéro échec » en première présentation, c’est parce qu’ils ne mettent en livraison que ce qui, au vu des informations recueillies, est sûr d’être livré. Une telle approche exige bien entendu des ressources supplémentaires. Mais les coûts qu’elle implique (pour contacter les clients) sont à mettre en balance avec les économies substantielles de kilomètres, de carburant, de temps qu’elle permet de réaliser – sans oublier la satisfaction des clients livrés en temps et en heure et dans les meilleures conditions pour toutes les parties (e-commerçant, transporteur, livreur et client).
(1) DURAND B., MAHJOUB S. et SENKEL M.P. (2013), La livraison des internautes urbains : la mutualisation des derniers kilomètres est-elle si performante ?, Revue Française de Gestion Industrielle, Vol. 32, N°4, pp. 93-108.
(2) Terra Nova, Des marchandises dans la ville – Un enjeu social, environnemental et économique majeur, juin 2017.