A partir du milieu des années 1990, les enseignes de retail traditionnelles ont répondu à la première offensive des pure players du e-commerce en créant leur propre site marchand. Elles l’ont fait dans une logique multicanal – consistant à juxtaposer les canaux de vente – faisant du e-commerce une activité séparée et bien souvent concurrente de l’activité historique : celle des réseaux de magasins physiques. Il a fallu près de 15 ans pour que cette approche dichotomique, voire antagonique, soit remise en cause par des consommateurs s’attendant de la part d’une même enseigne à une expérience cohérente d’un canal de vente à l’autre. Si l’on a parlé un temps de cross-canal, le modèle qui s’impose aujourd’hui à tous les retailers est bien celui de l’omnicanal – exigeant non seulement l’unification des stratégies et des systèmes d’information, mais aussi une réorganisation autour du client de façon à le reconnaître et à l’accompagner de manière homogène, quels que soient les points de contact et les étapes de son parcours.
Les prophètes de la fin du commerce physique ne sont plus audibles. Certes, la part du e-commerce dans le commerce de détail ne cesse de progresser : en France, elle est passée de 3,4 % en 2010 à 9,1 % en 2018, pour un chiffre d’affaires de 92,6 milliards d’euros, contre 30 milliards 8 ans plus tôt (source Fevad). Une première erreur serait d’imputer cette croissance aux seuls pure players :
Par exemple, à Paris, le magasin Fnac de la gare de l’Est tire près de 40% de son CA du retrait en magasin d’articles commandés sur le site fnac.com. Plus surprenant, du moins pour ceux qui continuent à opposer web et magasins : « lorsque la Fnac vient installer un magasin sur un territoire où elle n’était pas, cela a une incidence très positive sur la fréquentation du site Internet par les habitants locaux », constate le directeur ‘Commerces’ du cabinet d’immobilier d’entreprise Cushman & Wakefield (dans cet article).
C’est la preuve que, loin d’être concurrents, web et réseau physique sont plus que jamais complémentaires. Cela démontre aussi la réalité des comportements omnicanal du consommateur en matière d’achat et, ce que l’on a pu avoir tendance à minimiser, la dimension foncièrement locale de ses pratiques qui redonne toute son importance à l’ancrage territorial des enseignes. Les pure players l’ont bien compris : avoir un réseau physique redevient un atout. Si Amazon a racheté Whole Foods en 2017, c’est pour se doter d’entrée de jeu d’un réseau de 460 magasins qui lui permet d’accélérer sur le segment de l’alimentaire et de disposer d’autant de relais logistiques locaux, proches des lieux de consommation, pour ses autres activités.
Les retailers classiques ont sur les pure players l’avantage de disposer d’un réseau de points de vente. Encore faut-il que ce précieux actif soit – et reste ! – rentable dans ce monde omnicanal et ce, dans un contexte socioéconomique où de puissantes tendances adverses sont à l’œuvre : la baisse du trafic en magasin et des rendements est une réalité, de même que la désaffection pour les lieux de commerce périphériques au profit des centres-villes – avec, d’un côté, un effondrement des prix au m² et des surfaces excédentaires, et, de l’autre, une rareté des surfaces et des prix à la hausse.
Pour notre partenaire DIAMETRIX, spécialiste de l’analyse de données pour le retail, « seule une approche fondée sur la data et des techniques avancées de modélisation, d’analyse et de représentation spatiale permet d'appréhender ces interactions et influences complexes avec la précision requise pour prendre des décisions qui engagent l’avenir des enseignes ». C’est la raison pour laquelle DIAMETRIX a choisi d'intégrer les
Pour assurer leur rentabilité dans un monde omnicanal, les enseignes de retail vont non seulement devoir repenser la géographie et la typologie de leur réseau, mais aussi adapter leurs opérations « indoor » aux exigences du temps réel et de l’amélioration continue. De plus en plus accessibles, les technologies de géolocalisation, de reconnaissance visuelle et d’analyse temps réel des ventes vont voir leur cas d’usage se multiplier à l’intérieur du magasin – par exemple pour :
En parallèle du