Pour implanter vos points de vente et optimiser la structure de votre réseau, vous faites déjà appel au géomarketing. Le géomerchandising vous permet d’aller plus loin en adaptant votre offre localement pour maximiser la rentabilité de chaque implantation.
Le géomerchandising est une approche marketing consistant à adapter localement l’offre des points de vente – en termes d’assortiment de produits/services et d’échelle de prix – en se fondant sur les caractéristiques de leur implantation et de leur zone de chalandise, à savoir :
L’objectif est de croiser ces différentes données afin de définir, pour chaque point de vente ou catégorie de points de vente, l’assortiment/l’offre qui garantira à la fois l’utilisation optimale de la surface disponible, le taux de rotation des stocks le plus élevé et, in fine, le meilleur rendement par m².
En 2002, Pierre Volle, Professeur à l’Université Paris-Dauphine, soulignait déjà que « le distributeur [qui] constitue son assortiment sans tenir compte des différences climatiques, économiques, démographiques et psycho-sociologiques liées à la géographie, l'offre sera probablement en décalage avec les attentes des clients. Par conséquent, le rendement effectif du point de vente sera inférieur à son rendement potentiel. »*
C’est d’autant plus vrai aujourd’hui que les enseignes regorgent de données clients à exploiter et qu’elles peuvent, de plus, mobiliser les technologies mobiles pour développer des stratégies omnicanal dont le géomerchandising vient renforcer l’efficacité.
Les enseignes de distribution alimentaire ont été les premières à s’emparer des techniques du géomerchandising afin de trouver le meilleur équilibre possible entre adaptation de l’offre au contexte local, pression des industriels PGC et autres fournisseurs pour être présents en rayon, intégrité de leur image/promesse de marque et, bien sûr, rentabilité.
Deux facteurs favorisent et renforcent le recours au géomerchandising dans
Le géomerchandising permet également à l’enseigne de fixer la marge laissée à chaque magasin pour adapter son offre aux spécificités locales.
En effet, on sait déjà que l’installation d’un magasin sur un territoire où l’enseigne n’était pas présente jusque-là a une incidence très positive sur la fréquentation de son site web par les habitants de la zone de chalandise du nouveau point de vente. Il est également largement démontré que l’utilisation de critères géographiques pour personnaliser les recommandations de produits sur le site e-commerce d’une enseigne génère des ventes en ligne ET des visites en magasin. C’est le cœur de ce que l’on appelle le géomerchandising dynamique, qui utilise l’adresse IP de l’internaute ou la géolocalisation de son smartphone pour lui présenter les produits disponibles dans les magasins à proximité et/ou ceux qui ont le plus de succès à l’instant « t » dans sa zone géographique auprès des personnes présentant un profil proche du sien. Le potentiel de cette technique de ciblage est loin d’être épuisé, sa limite étant en réalité la capacité effective de l’enseigne à exploiter en temps réel les données de localisation de ses cibles et les données de vente et de stock.
Le géomerchandising n’est évidemment pas la chasse gardée des enseignes alimentaires et généralistes. Les enseignes spécialisées utilisent également ces techniques, en particulier celles pour lesquelles la situation géographique et les saisons ont un fort impact sur la fréquentation des magasins et la typologie de produits que les clients s’attendent à y trouver. Par exemple :
Le géomerchandising trouve aussi des applications dans les activités de service telles que la banque et l’assurance, où les problématiques de maillage du territoire se doublent d’une logique de spécialisation des agences en fonction des caractéristiques socioéconomiques de la zone de chalandise. Dans ce type de réseau, l’objectif n’est pas tant de composer une offre de services propre à chaque agence que d’affecter au bon endroit des conseillers ayant les bonnes spécialités pour répondre aux attentes du public local. D’évidence, les conseillers en gestion de patrimoine et les spécialistes de l’assurance d’œuvre d’art ont plus leur place dans les agences des quartiers résidentiels huppés que dans les quartiers populaires… Le géomerchandising aide aussi les grands réseaux bancaires à prendre des décisions quant au type d’agence – centre de service avec beaucoup d’automates et peu de ou pas de personnel, agence spécialisée ou agence généraliste – convenant le mieux à chaque zone.
A la croisée des chemins entre sciences statistiques, géographie et marketing, le géomerchandising est une discipline exigeante qui fait appel à des connaissances et à des outils spécialisés. Pour cette raison, il est bon de rappeler les points suivants :
La configuration de la zone de chalandise varie selon qu’elle est calculée sur une base isochrone ou isométrique ou à partir des données de flux réels (données de géolocalisation). Un outil cartographique proposant ces différentes options de calcul permettra à l’analyste de comparer les résultats et d’industrialiser les calculs ainsi que la représentation cartographique des zones de chalandise de l’ensemble des points de vente du réseau.
Le jeu en vaut la chandelle. Si les enseignes de distribution, les banques et les assurances sont généralement très discrètes sur l’utilisation qu’elles font du géomerchandising, des études universitaires font état de résultats tout à fait convaincants.
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*Pierre Volle, Produit et information géographique : le géomerchandising, in Gérard Cliquet, Géomarketing – Hermes, pp.1-27, 2002.