Pour toutes les entreprises dont l’activité repose sur des équipes mobiles, l’optimisation des déplacements et la maîtrise de la mobilité deviennent des moyens incontournables pour concilier performance économique et responsabilité sociale et environnementale.
La RSE (responsabilité sociale de l’entreprise) n’est plus « la cerise sur le gâteau » ni le « supplément d’âme » de l’activité des entreprises. De plus en plus encadrée, elle oblige les entreprises à prendre des engagements en matière sociale et environnementale et à rendre compte de leurs actions et résultats dans des documents de reporting extra-financier. En France, l’obligation de produire une déclaration de performance extra-financière (DPEF) ne concerne encore que les plus grandes entreprises, à savoir :
- les sociétés cotées réalisant plus de 40 millions d’euros de CA et/ou employant plus de 500 salariés ;
- les sociétés non cotées réalisant plus de 100 millions de CA et/ou employant plus de 500 salariés.
Cela représente environ 3 800 entreprises à ce jour. Mais, à partir de 2023, cette obligation sera étendue aux entreprises de plus de 250 salariés et à quasiment toutes les sociétés cotées en bourse (à partir de 10 salariés).
Priorité à la réduction de CO2
Si le choix des priorités RSE a longtemps été laissé à l’appréciation de chaque entreprise, les enjeux se resserrent autour de quelques sujets au premier rang desquels figure – urgence climatique oblige – la réduction des émissions de gaz à effets de serre (GES). C’est en toute logique sur liées au transport que les entreprises dont l’activité repose sur des interventions de terrain et des équipes mobiles font porter leurs efforts.
Cette priorité s’impose avec d’autant plus d’évidence aux plus grandes d’entre elles qu’elles ont, depuis 2011, l’obligation de produire tous les 4 ans un bilan de leurs émissions de GES (BEGES). Tous les établissements de plus de 500 salariés y sont tenus. La non réalisation de ce bilan peut conduire à une amende dont la loi relative à l’énergie et au climat du 8 novembre 2019 a porté le montant à 10 000 € (20 000 € en cas de récidive), contre 1 500 € auparavant. Ce bilan doit, de plus, être assorti d’un « plan de transition pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre présentant les objectifs, moyens et actions envisagés à cette fin et, le cas échéant, les actions mises en œuvre lors du précédent bilan » (article L229-25 du Code de l’environnement).
Aborder le sujet sous l’angle réglementaire ne fait que souligner la nécessité pour ces entreprises de quantifier leurs émissions de GES et mesurer les résultats des actions engagées pour les réduire. Les outils de Field Service Management apportent une contribution précieuse à toutes les entreprises en leur permettant de et de créer des minimisant le nombre de kilomètres parcourus et maximisant le nombre d’interventions des équipes, ainsi que le taux d’utilisation des véhicules. Sachant que la grande majorité des acteurs utilise toujours des véhicules à motorisation thermique, cette optimisation se traduit mécaniquement par une réduction des consommations de carburant et, par conséquent, une diminution des émissions de CO2. Le bénéfice immédiat de l’optimisation pour l’entreprise ?
- De 10 % à 30 % d’économie sur les dépenses de carburant et le nombre de véhicules.
- Des du même ordre pour les collaborateurs mobiles mis en capacité de réaliser chaque jour un plus grand nombre d’interventions ou des tournées plus denses sans passer plus de temps sur la route.
Le point de départ d’un cercle vertueux
Certes, cette approche couvre uniquement les émissions de CO2 liées au transport, qui elles-mêmes ne représentent qu’une partie des émissions directes d’une entreprise, ce que l’on appelle le « scope 1 »*. Bien sûr, un bilan carbone/GES en bonne et due forme doit embrasser la totalité du scope 1 et, ce qui est souvent plus complexe, les émissions indirectes sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’entreprise (scopes 2 et 3). S’attaquer à la question par les émissions liées au transport est cependant déjà un pas significatif pour toutes les entreprises de transport et de services de terrain qui, n’ayant pas à ce jour d’obligation légale en matière de bilan GES en raison de leur taille, veulent néanmoins démontrer qu’elles agissent de manière responsable et concrète à l’égard du climat.
Ce point est d’autant plus important qu’un nombre croissant de donneurs d’ordres, publics et privés, demandent aux prestataires, sous-traitants et transporteurs auxquels ils font appel de chiffrer leurs émissions de CO2, pour ne pas alourdir leur propre bilan carbone. En d’autres termes, la maîtrise des émissions de CO2 est devenue une condition pour décrocher certains marchés. Satisfaire à cette condition en optimisant vos tournées dès maintenant est un donc un moyen de protéger votre activité future. C’est aussi le point de départ d’un cercle vertueux : les économies réalisées sur le carburant, du fait de la réduction du kilométrage, peuvent par exemple accélérer vos investissements dans des véhicules électriques qui amélioreront d’autant le bilan carbone de vos activités de terrain, renforceront l’éligibilité de votre société aux marchés que vous visez, et vous mettront à l’abri des que de plus en plus de collectivités territoriales imposent aux véhicules thermiques.
Une vision globale de la performance de l’entreprise
La priorité donnée à la réduction des émissions de GES ne doit pas occulter les autres dimensions de la RSE et de ce qu’il est convenu d’appeler « développement durable ». La vision systémique, portée par les concepts de développement durable et de responsabilité sociale des entreprises, a considérablement progressé au sein de la société. Les obligations de reporting extra-financier ne font qu’entériner un changement historique majeur : la prise en compte de critères non financiers dans la manière d’évaluer la performance et la valeur d’une entreprise, actant que la profitabilité financière n’est plus – ne peut plus être – l’unique finalité des entreprises. L’apparition récente dans le droit français du statut d’« entreprise à mission », à objet social étendu, est une matérialisation de cette évolution (Loi Pacte, promulguée le 16 mai 2019).
Bien sûr, les critères de rentabilité financière restent prépondérants dans la détermination de la valeur d’une entreprise. Ils le resteront tant que les normes comptables n’imposeront pas aux entreprises de faire apparaître au passif de leur bilan les atteintes à l’environnement, à la dignité des personnes, à la cohésion des communautés, etc. Il n’en reste pas moins que ces dimensions – sociales, sociétales et environnementales – sont de plus en plus attentivement examinées non seulement par la société civile, les ONG et les organisations syndicales, mais aussi par les investisseurs. En témoigne le développement des audits ESG** par lesquels les investisseurs s’assurent désormais que les entreprises dans lesquelles ils envisagent d’investir se comportent de manière responsable tant sur le plan environnemental qu’à l’égard de leurs parties prenantes : salariés, partenaires, fournisseurs, sous-traitants et clients.
Au-delà du cas particulier des investisseurs/repreneurs, la politique sociale et environnementale de votre entreprise a une incidence directe et croissante sur un facteur absolument vital pour votre entreprise : votre capacité à attirer, recruter et retenir les collaborateurs dont vous avez besoin. En toute légitimité, vous souhaitez recruter « les meilleurs ». Or qui sont « les meilleurs » ? Ceux qui ont le choix, précisément parce qu’ils sont compétents, mais qui ne choisiront votre entreprise et ne s’y engageront que s’ils se retrouvent dans ses valeurs et si les conditions de travail qui leur sont proposées leur conviennent. Dans tous les métiers de services de terrain ou impliquant des déplacements quotidiens, le temps passé sur la route et la gestion des horaires en conformité avec la législation du travail sont des critères cruciaux de fidélisation des collaborateurs, qu’ils soient techniciens de maintenance, installateurs, chauffeurs-livreurs ou experts dans un domaine très pointu. Là encore, les outils d’optimisation de la mobilité et de gestion des opérations de terrain vous permettent d’améliorer concrètement les conditions de travail de vos collaborateurs mobiles, non seulement en réduisant le temps qu’ils passent sur la route et le stress qui en résulte, mais aussi en allégeant les tâches administratives qui leur incombent grâce à des applications métiers vraiment pensées pour les situations de mobilité.
* Scope 1 : émissions directes de GES induites par la combustion d’énergies fossiles et de ressources possédées ou contrôlées par l’entreprise ; scope 2 : émissions indirectes de GES liées aux consommations énergétiques ; scope 3 : toutes les autres émissions indirectes de GES(approvisionnements, transport, utilisation, fin de vie des produits…)
** Analyse préalable à un projet d’investissement ou de reprise d’entreprise portant sur les pratiques Environnementales, Sociales et de Gouvernance de l’entreprise cible.